
Des signes sur le lac
tout un alphabet haut en couleur,on ignore celui par trop discreton suppute sur celui qu’on peine à déchiffreron se dispute sur le sens jusqu’à se déchireron remarque celui qui n’a de cesse de s’agiteron guette celui de l’être aimétout un langage haut les cœursLire me déridedes rides de l’eauau code arachnidela parole est au beauj’apprends les signestapis dans les espritsjusqu’à la dernière lignej’aimerai ainsi

Respire encore
Le vent figé dans ses tourmentslibérera des bulles de campagnesle temps arrêté au tournantaccrochées au flan des montagnesl’attente d’un réchauffementinspirées du bleu de leur compagneannoncé depuis longtempsles secondes au cœur battantdans la chambre si froideont tenu dans leurs ailesle tempstant et si rienque le vent l’emportasoudain la raisonperditdans le cortège infinide nos pas à pasj’entends d’icides rires qui se répondirent

Le voile s’est levé et je suis entrée dans la forêt
je glisse dans l’inconnu, croisé au coin de la rue, suivi à la dérobée, ne sachant où traverser, parti pour écouter la pluie , là où se tient l’ennui, qui vient au bout du jour, après avoir fait ce grand détour, de prendre ce qui fuit, d’être pris par tout cet oubli, je donne tout ce que vous volez, je rentre dans la forêt.
à l’orée je perds mon nom, délaisse ma peau qui se déguise, le vent me butine et je reprends souffle, j’embrasse ta bouche aux mille odeurs, j’ai très faim, soudain tu changes d’humus, l’oiseau lancine, je le cherche du cœur, mes pieds blancs et la terre noire s’élancent ensemble, le ciel montre ses dentelles, c’est une danse à éblouir le silence, gicle le soleil qui s’était tu sur le champ, une étoile qui va de soi dans notre nuit de soie, lumière en bourrasque, pourtant je bouge à peine, moins que tous tes yeux d’émeraude, tu sais je les entends tes petits sabots sans sommeil, c’est quoi ce rapt en conscience, pourquoi je suis chez moi chez toi, on meurt de ne pas en avoir, je toque à ton écorce, je parle à demi feuille et en sous bois, je sais que tu me vois nue, enfin je suis moi.

Toutes ces bouches à mûrir
un besoin de se nourrirun monde à découvrirun partage à écrireun plaisir à offrirune porte à ouvrirun remède pour guérirun cri qui expireun chemin à parcourirdes pleurs mêlés de riresnos cœurs qui chavirentune façon de fleurirune envie de muriret de ne jamais en finirdes bouches que j’écoutedes becs qui la veulent toutedes lèvres au bruit d’ailesdes clameurs si charnellesune fringale irrémédiableun désir presque indicibleune manière aveugle d’aimerun flot qui va tout emporterdes corps en tremblementdes cœurs et des volcansdes griffes pour la véritédes mots supra connectéset nous les fous à rireet nous les sages à mûrirnon ne jamais en finir

La vie passa par là
La vie passait par làsi bien que je tendis mes brasMa Mie chantait tout bassi bien qu’elle me captiva La magie opérait même au delàsi bien que la lumière tout inondaFaire le plein de sèvejusqu’au bord des lèvresfaire le plein de rêve et accueillir la fièvrequand la vie passa par moije lui emboîtai le paséblouie par son auraquand la vie passa par là

Groupe de parole
Chacune a son mot à diresur le noir de leur avenirsuspendues à la gueule du tempselles hésitent encore un instantpourquoi tomber de si hautquand nous jouions aux oiseauxredevenons poussière très chèresil sera doux d’embrasser la terreest-ce donc si tragique ?je n’ai pas entendu la répliquese sont envolées une dernière foiset leurs ailes se sont refermées sur moile motif motivél’avis aviséle propos proposétout y estl’argument ignoréla raison caricaturéela logique défiéetout et son contrairele mot ditle discret ditle contre ditQue vaut un groupe de parolesans son bâton de parole ?Tour à tourse passer le couraged’être soi sans les autrespuis la force de croireaux nouveaux horizonsaussi le sourire attentifpour chacun et chacuneet l’humilité du papillon

La saison des mirages
se noyer dans ce minuscules’employer à vivre les miragesrougeoyer de toutes particulesplaidoyer à sa simple imagedéployer l’énergie qui bousculeenvoyer à l’infini le messagetutoyer les couleurs qui stimulentc’est la saison.A chaque saison, à tout âgese faire happer par la beautéque coule le divin breuvagedans nos rouges gorges déployéesc’est toujours une nouvelle pagequi nous arrache une véritésommes-nous les mêmes sagesà la fin de l’année passée ?le monde et tous ses rivagesnous sculptent sans cesse plus éveillés

Le présent pulvérisé
du fond de ta rétine,une musique qui hallucine,ce moment qui illumine,de couleurs divines,cet instant que j’imagine,ces joies enfantines,vers lesquelles je m’inclineUne montée en lumièreune prière sous les paupièresle tambour dans les artèresles émotions trouvent leur destinataireet la seconde se fait incendiaire