
Quand tu mets tes ailes
le vent te lance au ciel
entre les nuages naissent des archipels
la terre se drape d’irréel
dans tes yeux des aquarelles
Quand tu mets tes ailes
tu as déjà compris l’appel
ils sont en haut , ils sont en bas
mais quel pêle-mêle
ils vont en haut , ils vont en bas
sur mon esquif fréle
ils sont si beaux même s’ ils sont bas
à mon rêve je m’attele
ils font les beaux, ils font les as
à mes amours je suis fidèle
ils sont en haut , ils sont en bas
un nid doux je leur cisèle
Une rencontre
Comment peut-on se reconnaître sans se connaître ?
Comment à partir des fragments d’un passé ,
d’instantanés présents,
peut-on inventer un monde pour et à deux mains ?
L’histoire de cette belle rencontre vous est racontée dans
un livre
écrit par Emmanuelleet Gilles.
Amusez-vous à trouver qui a écrit quoi,
qui a photographié quoi.
L’alchimie d’une rencontre
Un jour, j’ai écrit :
Il y a des hommes qui rêvent.
Tu m’as répondu :
Il y a des hommes et des femmes qui sèment.
J’ai entendu un écho ricocher des cimes aux racines.
Mon paysage s’est mis à frissonner, mon univers à rêver plus loin et mes mots à vouloir semer.
Dès lors, tout était dit ou presque.
Tu écris ce que je me dis, tu réponds à ces questions que je n’ai pas encore posées, tu me pousses à m’envoler.
Tu sèmes à la volée. Je me sens pousser…des ailes, et fleurir des sourires.
Mes mots pour toi, tes mots pour moi
une rencontre de loin
de joyeuses joutes
des cadeaux de beau
un ping-pong prodigue très loin du monologue
des jeux pour grands curieux
un partage sans barrage de langage
une harmonie en poésie
le goût des mots, le goût du monde
et l’âme vagabonde.
Le don du meilleur de nous au fond.
La rencontre est alchimie.
L’alchimie d’une rencontre , à quoi ça tient ?
Je dois bien avouer que je n’en sais rien.
Que faut-il pour chez l’autre reconnaître le sien ?
Ce que l’on raconte ici , c’est comment se tisse ce lien.
Ou l’on commence par lire
et l’on esquisse un sourire
et puis l’on finit par s’écrire
dans de grands éclats de rire
On s’approche de l’infime et on finit dans l’aérien
On discours de tout et les mots jouent aux magiciens
On prend , on donne , on reçoit , cela fait tant de bien
de tout cela je l’espère vous serez les témoins.

Quand tu mets tes ailes
le vent te lance au ciel
entre les nuages naissent des archipels
la terre se drape d’irréel
dans tes yeux des aquarelles
Quand tu mets tes ailes
tu as déjà compris l’appel
ils sont en haut , ils sont en bas
mais quel pêle-mêle
ils vont en haut , ils vont en bas
sur mon esquif fréle
ils sont si beaux même s’ ils sont bas
à mon rêve je m’attele
ils font les beaux, ils font les as
à mes amours je suis fidèle
ils sont en haut , ils sont en bas
un nid doux je leur cisèle

Je bois comme je respire,
je respire comme je me livre,
je lis comme j’écris,
je crie comme j’aime,
j’aime comme je bois …
Enfin , on le dit.
Tu vis
tête nue
le cœur en éclaireur.
Tu vis
et tu t’affranchis,
vers l’absolu.
Quand ta vie
ressemble au bonheur…
Enfin, ça c’est moi qui le dis !

Cependant,
Quel est celui qui l’a ordonné ?
Et comment moi puis-je m’y retrouver ?
Et toi au moins y as tu été invité ?
Nous n’avons pas fini de chercher.
Chercher
ne pas trop vite trouver
petites ou grandes questions, tout me plaît
le bonheur de se les poser

Ce lieu des possibles
ce dieu des petits riens
tout à moi disponible
qui en ai trouvé le lien
au milieu de l’invisible
et dont je serai le gardien
Méandres et traverses
tu auras exploré
les possibles et leurs inverses
des liens à envisager
et même ce qui te bouleverse
tout est à garder

Une fois de plus les armes destroyées
une fois les dernières larmes essuyées
une fois que mon âme eut fini de s’apitoyer
il a fallu peu à peu reconstruire
on a pu petit à petit sourire
j’ai voulu au monde m’ouvrir
l’anarchique n’ayant plus droit de cité
la colchique vint à point nommé
des couleurs chics je me suis paré
toutes les armes destroyées
il a fallu peu à peu reconstruire
l’anarchique n’ayant plus droit de cité
les dernières larmes essuyées
on a pu petit à petit sourire
la colchique vint à point nommé
mon âme ayant fini de s’apitoyer
j’ai voulu au monde m’ouvrir
des couleurs chics enfin paré
Au noyau de l’absence
brille la présence
Au creux du vivant
monte l’élan
Au double de l’âme
donner la part qu’elle réclame

nul besoin de balance
une pensée apaisée ne me pése pas
une pensée dépensée ne me coute pas
une pensée aimée ne me trouble pas
une pensée envolée ne me peine pas
une pensée déclamée ne me déplait pas
pour entrer dans la danse.
Tout bien pesé
une pensée liberté ne va jamais au pas
elle danse jamais fatiguée

Il est le mutin parmi tous les autres brins
Il n’a pas pris le même train que ses voisins
Il a construit tout seul son chemin
Il a coupé ses fils de pantin
Il tourne le dos à tout suzerain
Enfin humain mais pas devin
Il ne croit pas non plus au divin
C’est lui qui dessine son dessein
Et il se donne le choix chaque matin
On peut le suivre si on se tient tous par la main
La liberté n’est pas si loin
Si ce nouveau matin c’est déja demain,
Si un bon bain me rend plus serein
Si ce refrain me berçe en son sein
Si ce jardin toujours sent le jasmin
Enfin peux-être je deviendrais libertin

La capture d’une épure dont on dessine la courbure
la rupture d’une suture dont on souffre la blessure
la plissure d’une frisure dont on imagine la chevelure
la fissure d’une épissure dont on anticipe la cassure
je t’assure , tu es mure pour la haute couture
La haute couture
vraiment je n’en ai cure
sauf celle qui habille la nature
et lui donne si belle allure

Il est des matins, il est des lutins
Qui nous ouvrent les bras, qui guident nos pas
Il est des mutins, il est des cabotins
Qui réveillent nos sens, qui méritent notre confiance
Il est des butins, il est des destins
Qui nous comblent de joies, qui nous ouvrent la voie
Il est des lendemains, il est des humains
Qui nous chantent, qui nous enchantent
Il est des chemins, il est des parchemins
Qui nous donnent à savoir, qui nous disent l’espoir
Il est des gamins, il est déjà demain
Qui prennent la relève, qui poursuivent nos rêves
Il est des brins, il est des crins
d’herbe à coton ou d’étalon
qui nous transportent dans le ventre du vent
qui nous emportent juste à côté du temps

Parti à sa recherche,
j’ai entendu l’écho.
Comptant ce qu’il reste
j’ai perdu le décompte
A travers le dépoli
le temps s’est adouci,
Ne la cherchant plus
je l’ai trouvée à l’heure dite.
C’est un signe du temps
d’éviter un temps de plus en plus vieux
Ces pauvres chiens n’y peuvent rien
le temps fort sera toujours incertain
Certains veulent tuer le temps
mais que feront-ils d’un temps mort
eux qui ne prennent plus le temps de parole ?
Etre de son temps
en gagner en un rien de temps
c’est couru par les temps qui courent
et qui courent tout le temps
Je préfère composer avec les temps simples
même s’il n’est pas toujours libre
le plus clair de mon temps

Elle se penche avec élégance
sur l’eau en dormance
Allons danser cette transe
accorde-moi ta préférence
Et dans le silence
comme une évidence
nous inventerons notre délivrance
On avance , on avance
on a tant de chance
d’être toujours en partance
pour une nouvelle danse
qui fait d’une vie si intense
une belle récompense

Quand le calme revient
quand alors je me souviens
de ce pas de danse
de ce moment de transe
ou nous glissions dans l’abandon
ou l’obscurité était un don
qui fera du lendemain
ce qui sera notre chemin
Quand le soir promène ses loups et ses chiens
mon esprit dénoue ses liens
la nuit en ses voiles s’avance
nous ouvrant tous ses ports de plaisance
ailleurs nous nous envolons
à travers les nuages sans condition
nos chimères courent jusqu’au matin
alors que le jour chausse ses rouges escarpins

On erre
on se perd
on se terre
on bute sur une pierre
on tente de s’extraire
on rencontre des vents contraires
on se trompe d’itinéraire
on regarde en arrière
on trouve le chemin austère
on saute des barrières
on prend les chemins de galère
on se cogne aux frontières
on soulève des tas de poussière
on croise des terres en jachère
on tombe dans les ornières
on perd la main de son frère
on fait le tour de notre sphère
on interroge les traces éphémères
on cherche des repères………………………………………………………………………………………………………………..il y a l’allumé de tous côtés
on voudrait que tout s’éclaire……………………………………………………………………………………………….qui brille même enchainé
on aspire tous à la lumière………………………………………………………………………………………………qui déchaine les volontés
et il y a l’allumeur de réverbère… …………………………………………………………………………………………….qui guide nos pas comptés
qui contre l’obscurité
qui parle de fraternité
qui trace une destinée
qui révèle les oubliés
qui vit la simplicité

Elle et lui
C’est après qu’il luit
C’est alors quelle est aile
C’est lorsqu’il bleuit
qu’elle est aussi belle
Lui intime en elle
Elle se tisse de lui
Il donne à son velours
les reflets du dernier jour
Elle love son ombre longue
et tangue dans ses vagues
Bleu nuit coule dans mes rêves
jusqu’au matin y tremper mes lèvres

C’est le message embrouillé qui me plaît
des idées à enfiler
des mots croisés
des grappes de pensées
des sons bien espacés
des rêves chevauchés
dans mon cerveau l’araignée
par ce boulot accaparée
s’est mise à bégayer
Si on reste les bras croisés
on peut pas le fil rattraper
et alors pour s’échapper
vers tous les autres cotés
il ne reste que les pensées
de celles que l’on sait
avec les autres partager

Je m’écarte,
Je m’incline,
Je me retourne,
J’écarquille,
J’entrecroise,
J’assemble
Du tumulte,
vers le fragile
Sur mon futur
Le regard
Les talents
Les possibles
Je vole à l’envers
Je sérénade
J’utopique
Je démesure
Nos mots croisés
tissent les fils légers
mais bien métissés
de la toile d’art-aimer

Un peu, beaucoup …
si on se déleste de nos envies
ne reste plus que folie
un zeste à peine inassouvi
une céleste passion qui se délie
Alchimie, alchimie…
je prends les envies, la folie, la passion et le zeste aussi….
je mélange, je mélange
et c’est toute la vie qui se déplie et s’épanouit.
Sorcière tu m’as dit !

Chaque Je est un hôte.
Si tous mes Je jouent leur jeu,
ils restent partenaires de Je.
A cet étrange jeu de miroir,
je tente d’y voir clair, même dans le noir.
Puisque ma vie est en jeu,
j’aime mes Je.
Tu t’épris de ce je, jeu de mots.
Tu m ‘écris qu’il en est d’autres.
Si je le peux j’éclairerai le miroir
mes yeux n’ont pas peur du noir.

Le matin qui m’a vu naître
le jour s’est aussi levé
et j’ai trouvé mon maître
qui s’est aussitot envolé
depuis pour mon bien-être
je cherche à le consoler
pour mieux le reconnaître
tous les matins je suis éveillé
Avoir ou être
je me suis réveillée
sans baromètre
il fallait avancer
en toutes lettres
je peux me redresser

Entre les lignes
il lit les respirations, les hésitations
tout ce qui aurait pu exister et qui n’existera pas
Entre les lignes
il peut nager la brasse coulée
ou jeter l’encre
Et si les lignes ne sont pas droites
c’est encore mieux
il peut commencer à lire en soi
D’un bout à l’autre éternellement
pas de point à la ligne
qui clôturerait prématurément
ce qui en langage des signes
désigne comme un enchantement

Tout en aréopage
à peine de nuages
pourquoi n’aurions nous pas dansé ?
Tout un message
loin de bavardages
pourquoi n’aurions nous pas conversé ?
Tout un breuvage
proche du dopage
pour nous qui étions assoiffé !
Tout une image
un vrai témoignage
pourquoi ne l’aurais-tu pas photographié ?
Loin des rivages
larguez les bagages
il s’agit maintenant de voler
D’un seul langage
commençons l’abordage
des petites et grandes pensées
Plus de mirage
osons l’orage
si l’on veut toujours s’étonner
A travers les pages
trouvons le passage
tout est à partager

Ma mer intérieure
m’écume et me hisse
vers des aventures sans artifices
Ma mer intérieure
est comme une mère pour moi
elle me berce et me baigne dans ses bras
Ma mer intérieure
a quelquefois le goût amer
des absences et des absinthes des vieux loups de mer
Ma mer intérieure
sait jouer au capitaine pas sage
qui chaloupe sans astrolabe sous l’orage
Ma mer intérieure
tout à son aise
creuse un canal de Suez
pour visiter ta mer intérieure
Ma mer intérieure
ne sait rien de la géographie
ni noire, ni morte, elle vit son roulis
Et moi, dans ma mer intérieure
je me sens comme un poisson dans l’eau
Pas vous ?
Insigne marin d’eau douce, je me noierai dans un verre d’eau dés que le vague bouge, je roulerai sous la table dans le moindre bouge.
Aussi ma mer intérieure est toute petite, et dans ce tout petit, dans ce tous aux abris , tous les canaux, tous les chenaux, tous les bateaux viennent s’y abreuver, trouver leur calme plat, tremper leur encre, défaire leur sac de nœud, ouvrir leurs écoutilles, remonter le contre-courant et arrivent à bon port.
Cette mer intérieure peut-être d’intérêt supérieur!

Soir cuivré
A l’éclaircie de mes pensées
Pelures de silence
Belle présence
Je ne ferai pas un geste
Les brindilles de mes mots éparpillées
Un sourire vient à ce jour pensif
Quand les mots se font la malle
inutile de se dévisser le bocal
je crois qu’ils ont l’indépendance animale.
Indomptables, sauvages
ils te prennent en otage
ou te laissent vide au mouillage.
Un sourire est plus facile à partager
surtout s’il est bien né.
Ce soir, un de plus, juste pour t’accompagner.
Ce soir tout s’éclaire,
mes mots partis en voyage me reviennent avec ce sourire .
Ce sourire qui me deleste .
mes sanglots taris par ce babillage qui éclate en ce sourire.
Ce sourire qui compense.
Ce sourire auquel je pense.
Ce soir j’espére.

tenaces aiguillons
blessures assorties
tapissent nos vies
Pourtant des jours heureux
pourtant à l’intérieur le feu
pourtant le ciel bleu
Et pourtant,
ce que le vent a pris
ce que la pluie a écrit
ce que le rocher a poli
ce que l’homme a ressenti
tout est dit
Et pourtant
ce qui est tapis dans le gris
ce qui gît au dela de nos vies
ce qui n’est encore qu’une envie
ce qui vaut la peine d’être poursuivi
tout cela est ici
Et pourtant
je te le dis.

il planait bien un peu dans son ciel si bleu
fuyant les stéréotypes il était survolté
il volait comme un dieu parmi les cieux
C’est bien son genre en effet
à s’essayer à des jeux gracieux
et dans le ciel inlassablement ondoyer
comme pour le rendre plus chatouilleux
Cet indomptable cheptel
déguisé en poisson dru
en une imprévisible gestuelle
nous rend un ciel très farfelu

un jour le cœur entre ses mains
si au large l’amour s’en vient
nous aurons le plus beau des butins
Qu’y a t’il qui mérite que je laisse aux suivants
dans cette marmite où sont tous mes tourments ?
A qui profite tout ce bon air d’ou vient le vent ?
Pour qui palpite ce coeur en ce moment présent ?
Qui trouvera la pépite que j’ai polie si souvent
sans que ne s’ébruite ce secret pourtant évident ?

au creux de l’échange
qu’enfin l’on change
alors on vit
Si toujours la nature change
c’est pour favoriser l’échange
qui permet ce mélange
celui de la vie
Ce qui change
c’est tout
c’est rien
le masque jaune sur la feuille verte
les mains croisées du vieil homme
la neige que j’espère
l’appétit de l’araignée
mes fossettes dans le miroir
le vent imminent ou émigrant
la sève qui se retire de l’amour
le clin d’œil de la lune
les bulles dans mon verre
le trou au coin du trottoir
le sein qui donne le lait
la chorale des étourneaux
les boules de poils qui s’endorment
le jour, la nuit, le jour, la nuit
tes mots, mes mots
Ce qui change
c’est nous
et c’est bien

des touches fondamentales
il connaît la couleur
et les sons du cérémonial
chaque chose en ce monde a son heure
je le regarde frémir en son val
L’arbre, seul ou pas, n’est pas à servir
il a beaucoup à offrir
A qui veut bien l’entendre
l’arbre murmure
Je crois souvent comprendre
que l’Homme n’est pas mûr
J’aimerais un jour être cueillie…
S’isoler parfois peut être crucial
rechercher principes directeur
est l’essence du primordial
pour devenir ce compositeur
qui ici trouve son mémorial
qui nourrira ce voyageur
avant son retour vers le convivial

Je m’étais assise au bord de la rivière.
La pluie l’avait rendue forte et joueuse.
Elle sortait ses longs bras luisants pour tenter de me toucher.
Elle y parvenait souvent.
Je regardais la vie sur l’eau et la vie sous l’eau.
Les feuilles fauves au fond étincelaient d’un plus bel or.
J’ai laissé l’eau à ses ébats.
A quelques mètres de là, les hautes herbes.
Assise là, elles m’ont happée dans leur univers vert.
Les petits êtres s’agitaient, de soleil électrisés.
Ils avaient cette nouvelle montagne au goût étrange à explorer.
Bien après, les ombres ont fait leur cinéma muet.
La fin du jour était arrivée sur la pointe des pieds.
J’avais peut-être déjà des racines. Cet arrachement quand je me suis levée…
Des herbes avaient poussé dans ma tête.
Je n’entendais plus qu’elles.
Pour peu que je le comprenne,
c’était lui la tout la haut,
qui irriguait toutes les veines
par lesquelles vient ce sang si chaud
Pour peu qu’il te surprenne,
cachée parmi les roseaux,
auxquels tu parles en reine
il te contera l’avenir de ce temps si beau
De là-haut il a ouvert sa panse
nous offrant le bouquet vital
merci
et tant pis
aux esprits chagrins qui pensent
que l’eau aime corset et bocal
Tant que le vert revient aux joues végétales
les veines du vivant vibreront aussi intenses

entonné dans une seule image
Un de tout près d’ici
nous montre le bonheur fou
au détour des grands chemins
Car les âmes fortes reconnaîtront
le juste poids du ciel
en dehors du grand troupeau
A l’homme qui plante les graines
des vraies richesses
A Gilles le bleu
que toujours ta joie demeure
Si deux cavaliers sous l’orage
Bataillent dans la montagne
C’est la naissance d’une Odyssée
Les récits de cette demi-brigade
Sont déjà un fragment de paradis

un jour comme quand tout bascule
un jour pour ne pas broyer du noir
un jour comme une autre histoire
un jour pour ne pas croire aux dieux
un jour comme sous d’autres cieux
un jour pour ne pas tourner sa veste
un jour comme le premier enfin celeste
chaque jour un nouveau préambule
chaque jour la réussite du funambule
chaque jour à concevoir
chaque jour son espoir
chaque jour de plus en plus curieux
chaque jour même s’il est pluvieux
chaque jour le sourire leste
chaque jour et tous ceux qui me restent

La voici replacée au centre de l’univers
dormant dans le ventre de la terre
comme un fœtus attendant son heure
de l’équilibre résolu le veilleur
Quand l’univers accélère
qu’il est bon de revenir sur terre
au plus profond de notre ère
une fois dégagé de toute poussière
mais pas encore de tout mystère
et quand au sein de la matière
baignée d’une vive lumière
la magie des premiers temps opère
alors il se peut que la vie vocifère

Avant que ne se lèvent les enfants blonds,
que ne s’achève la nuit de nos compagnons,
Si même abscons nos rêves restent féconds
Alors partiront pour la trêve nos vagabonds
Et ils chanteront la relève sur tous les tons
Tant que nos rêves
sont les étoiles de nos nuits
et le souffle de nos jours,
tout est permis.